mardi 1 février 2011

Sex In The Cube - C’est une histoire de vacances…

Le décor est simple, des plus minimalistes, une plage, une promenade, et pourtant tellement porteur de rêveries et de fantasmes. Quelle chance d’avoir une grand-mère qui habite une station balnéaire… Depuis toute petite vous y passiez une semaine chaque année, de moins en moins convaincue, vous avez d’ailleurs boudé cette destination depuis quelques années. Cet été, finalement, vous vous décidez à y retourner car vous avez une semaine de gap entre une rando en Corse entre cousins et une semaine de last minute entre potes. Sans trop vous l’avouer, vous vous demandez bien ce qu’est devenu Grégoire, votre ami de châteaux de sable, votre Prince, les échos de Mamy Suzette ne suffisent pas pour alimenter votre curiosité. Bref, vous voilà de retour sur cette plage, le bruit des vagues, le chant des mouettes, les cris des enfants vous font presque un effet madeleine, vous sentez une légère excitation que vous ne vous expliquez pas : Vous êtes de retour.

Machinalement vous vous dirigez vers votre emplacement habituel, au centre gauche de la plage, devant la tente que votre famille a louée toute votre jeunesse. En deux temps trois mouvements, vous êtes en maillot sur votre serviette, huilée, armée de vos lunettes de soleil à lire le dernier best-seller de l’été.

Après quelques chapitres, petit regard panoramique, vous apercevez déjà les grands parents de Grégoire, à peine le temps de vous remettre de la montée d’adrénaline que cela vous procure, on tape sur votre épaule : c’est un vieux copain, Jacques, qui vous a vu arriver mais qui n’était pas sur, cela fait tellement longtemps ! Il vous dit « qu’ils sont là bas » en vous indiquant les terrains de volley. Entre timidité et stratégie vous répondez en souriant que vous essaierez de passer tout à l’heure. Après deux longues heures de bronzette, sans baignade (« Qui va garder mon sac ?? »), ayant passé votre coup de fil quotidien « oui mon chéri, toi aussi tu me manques, cette semaine va être longue », complètement écœurée par votre pseudo best seller acheté à la gare Montparnasse, vous vous décidez à prendre votre semaine en main.

Ils sont tous là, contents de vous voir, et vous proposent une soirée barbuc’ que vous déclinez, bien sûr, vous avez déjà quelque chose de prévu - Vous ne pouvez pas y aller en robe de plage et sans maquillage !- Mais proposez tout de même de les rejoindre plus tard.
Après un dîner que vous faites tarder chez mamy Suzette (règle numéro 1 : Ne jamais arriver trop tôt), petit SMS au cher et tendre parisien « Bonne nuit mon cœur, l’air de la mer m’a crevé ! Je pense à toi.» et dernier check devant le miroir. Arrivée dans le jardin remarqué, il est là, rayonnant, au milieu de tout le monde, vous reconnaît et vous sourit. Il s’approche de vous, votre cœur bat la chamade, ce n’est plus un gamin féru de châteaux de sable que vous avez en face de vous, mais un homme, un vrai. Il vous raconte « où il en est », mais déjà vous vous noyez dans son regard et vous ne l’écoutez plus. Vous vivez la scène au ralenti, vos yeux ont du mal à ne pas aller de ses yeux à ses lèvres. Après quelques Gin Tonic, vous êtes à l’aise, avez renoué avec tout le monde et vous permettez les premiers contacts physiques avec Grégoire. Rien de bien méchant, la main sur son avant bras pour lui rappeler de vieux souvenirs, un gentil coup de pied pour répondre à ses taquineries. Puis un silence, un regard intense, il n’y a plus que vous dans ce jardin, vous savez déjà où cette parade vous mène.

Dans l’euphorie générale, vous décidez de prolonger la soirée à la boîte de nuit du coin, une sorte de paillote avec un jardin, le DJ rappelle celui d’une salle des fêtes de camping mais la valeur affective de cet endroit n’en fait qu’un détail. Vous passez une bonne partie de la nuit à danser avec lui, il est tard, vos corps sont maintenant collés, son odeur se mélange à la votre, les caresses sont de plus en plus permissives et chargées de promesses. Vous êtes devenus invisibles pour le reste de vos copains. Puis vous oubliez le rythme de la musique et restez l’un contre l’autre, surpris par tant de désir, il vous prend par la main et vous mène vers l’extérieur.
Au retour vous passez par la plage, à force de chamailleries (et de cocktails) vous tomber sur le sable. Silence. Bouleversement. La minute suivante vous vous embrassez passionnément. Sa peau goût de soleil vous fait chavirer, ses caresses, si bien choisies vous donne l’impression de le connaître depuis toujours.

Vous vous endormez sur cette plage, le soleil se lève doucement. Au réveil, le reste du groupe est éparpillé autour de vous. Vous vous éclipsez, regardez votre portable en quittant la plage, 1 SMS de votre parisien, vous le gardez pour plus tard, à quoi bon ?
Retour sur cette même plage dans l’après midi, il n’a pas encore rejoint votre bande, déjà les copains chambrent. Vous souriez, mais l’inquiétude monte en vous. Quelques baignades plus tard, il arrive. Plus charmant que la veille, vous faites mine de ne pas l’avoir vu et le laissez s’approcher. Vous sentez des lèvres se poser sur votre cou, vous fondez…
Ainsi passe la semaine, d’après-midi câlins en nuits passionnées, votre cœur est habité d’un drôle de sentiment. Bizarrement vous commencez à penser à « l’après », sujet jamais abordé avec lui, charme de cette relation estivale.
Vous commencer à espérer que cette semaine durera éternellement et pensez à remettre en question cette semaine de last minute avec vos copains, que, rappelons le, vous voyez toute l’année. Les contacts avec votre parisien s’espacent, vous ne voulez même pas y penser tellement votre semaine est intense. Vous verrez les détails de la rupture plus tard.

Confiante, sage et décidée à ne pas rompre la magie de l’instant, mais tout de même prête à annuler votre billet de retour pour rester sur votre nuage, vous attendez le dernier jour pour aborder le sujet de l’éventuel « nous ».

Vous êtes tous les deux sur un rocher, au beau milieu de la promenade des anglais, à contempler l’horizon et les reflets du soleil couchant sur l’Océan. Vous êtes entre ses jambes, légèrement en contrebas, il vous caresse le visage, son parfum vous enivre, il vous dit doucement à l’oreille à quel point cette semaine a été délicieuse, vous sentez son cœur battre dans votre dos, le votre est sur le point d’exploser. Ses bras autour de vos épaules dorées, l’odeur vanille de votre huile, le bruit des vagues. Il vous embrasse tendrement dans le cou, vous chavirez. Vous sentez que le moment est venu pour lui de vous confier ses envies, ses sentiments. Vous fermez les yeux et déroulez un tapis rouge pour mieux accueillir ses douces paroles : « Je t’ai dit qu’une relation sérieuse m’attendait à Paris ? »

C.J. – CC3 – « Les Vacances» - AOUT 2007

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