mercredi 2 février 2011

Cinémons - La fille coupée en deux

La femme étant source de tous les vices, comme nous le savons tous, c’est le nouveau film de Claude Chabrol qui a retenu notre attention ce mois-ci, d’autant plus que Ludivine Sagnier y tient le haut de l’affiche dans le rôle d’une femme, Gabrielle, déchirée entre deux hommes, au sens figuré bien sûr.
Si l’écriture est grossière, les personnages caricaturaux et psychologiquement exagérés, il y a tout de même un excellent Magimel dans le rôle du mari amoureux et fidèle opposé à un Berléand toujours aussi noir et troublant, qui incarne bel et bien le Diable. La jeune fille succombe instantanément au charme et à la répartie de l’homme d’expérience, et consent à prendre part à son univers de luxure et de plaisir tandis que son prétendant noble et riche nous dévoile un passé tourmenté par les excès d’une passion trop pure.

D’autre part, il est à noter également les excellents costumes qui servent admirablement les formes rebondies de l’héroïne, la raideur physique découlant d’une éducation trop stricte de Magimel aussi bien que la décontraction et l’assurance infinie de Berléand.

Le rythme plutôt calme du film nous fait suivre une succession d’évènements qui ne semble influer aucunement sur la psychologie des personnages principaux qui demeurent inchangés : Berléand en intouchable sans remords, maître de sa relation avec la jeune beauté, Magimel, amoureux transi depuis le premier instant, passionné et frustré de ne pas être aimé en retour et enfin Sagnier, qui, on le déplore, continue d’être la jolie potiche présentatrice météo naïve, courtisée par tous ceux qu’elle croise sans s’en rendre compte tout au long du film.

Le tout nous immerge dans un triangle amoureux Santa-Barbaresque dans lequel les hommes ont pour unique but d’user de leur pouvoir pour dégrader de jolies jeunes filles innocentes incapables de penser autrement qu’avec leur cœur.
Inutile de mentionner par ailleurs les deux erreurs de casting phénoménales que sont la mère de Magimel, en vieille riche décrépite, et le maire de Lyon, qui a le charisme d’un marchand de punaise de province.
Un bien triste constat surtout s’il on ajoute que l’intrigue se termine quinze minutes avant le film, décalage navrant.

A voir donc pour Ludivine Sagnier uniquement...

D.A. - CC4 «Vice & Vertus» – Septembre 2007

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