mardi 17 mai 2011

THOR, ou l’Œdipe social passé marteau-pilon

A rebours des adaptations récentes de BD de super héros en super collants qui se bornent à vanter tour à tour la vermine capitaliste, l’idéal élimé d’une Amérique symbole de Liberté ou un encore machisme extrême et vulgaire qui nous plait tant, Kenneth Brannagh, ex-Hamlet égaré, nous prend à contre-pied avec un film de légendes qui paraît plus long que les steppes sibériennes dont il est issu mais qui en réalité possède l’envergure et la chaleur des plus grands ours polaires.

Donald Woods Winnicott, résolu
Avec brio, Ken Brannagh nous dévoile dès les premières minutes le nœud gordien de ce qui s’apprête à être un véritable thriller psychologique : un seul des deux princes héritiers pourra monter sur le trône et succéder à son père, le Roi Odin, cyclope barbu, campé par un Anthony Hopkins dont le jeu patriarcal n’est pas sans rappeler la moue de certains rabbins orthodoxes des états baltes. Tandis que le silence coupable de la mère, qui apparaît en contrepoint deux ou trois fois dans le film, n’ôte rien à ce vide affectif grandissant, chacun des deux enfants cherchera à exorciser à sa manière cette infantilisation : Thor à grâce à son marteau, véritable objet de transfert Winicottien, symbole de la puberté nordique dans ce qu’elle a de plus plat et de plus blanc, et Loki, son frère, éternel second, à travers ses pouvoirs magiques, support invisible et impalpable de cette sexualité latente jamais avoué. Sans doute pour souligner l’immatérialité de son désir incestueux envers son frère et certainement nimbé de la rivalité gauloise et franche pour le droit d’ainesse ? Alors Thor, péplum biblique ?

Eh bien non ! Brannagh va encore plus loin. Il abandonne les courtes jupes traditionnelles des gladiateurs, renversant ainsi les mœurs de l’époque, et dépasse encore cette problématique fratricide digne d’Abel et Caïn en y ajoutant une véritable satire sociale. En effet, les trois mondes décrits dans le film, sont repris en véritable archétype des classes sociales. Asgard, le Beverly Hills des Dieux, propre et doré, à l’atmosphère chaleureuse, s’oppose au monde glacial des créatures sombres aux yeux rouges de Jotunheim, terrible avatar d’une terre stérile peuplée de misérables sans scrupules : les pauvres, qui désespèrent de pouvoir pénétrer dans l’autre monde si riche pour récupérer leur pouvoir qui y est jalousement gardé.

Thor-tendu
Là encore, Brannagh régale avec des personnages complexes. Bien que riche, Thor est insolent. Ce qui le conduit à l’exil sur Terre, dépourvu de pouvoirs, tel un Œdipe aveugle errant dans le désert thébain après avoir lui aussi bafoué son père. L’artifice paternel le pousse à exercer une véritable actualisation nietzschéenne de sa volonté qui aura raison de l’Indestructible Machine divine, inexorable couperet qui rappelle le Temps dans sa dimension la plus bergsonienne. Tel un Achille fier son de son invincibilité, Thor se transcende pourtant dans une ultime praxis pour se transfigurer en un Christ bodybuildé, qui s’oublierait tout à fait ne fut-ce pour ses deux amours : Natalie Portman, qui incarne avec crédibilité une Prix Nobel d’Astrophysique aux faux airs de campeuse orpheline du Nouveau Mexique et celui de son marteau adoré, dont l’usage libidineux et brutal le refait plonger innocemment en enfance.




C’est finalement avec légions d’éclairs et grands renforts de tourbillons savamment distillés que les personnages parviendront à résoudre leur problématique. Le frère n’en était pas un ! Véritable coup de théâtre qui fait l’effet d’une césarienne opportune à ce nœud gordien indéfectible. La vision du monde ainsi offerte par Brannagh est en cela néo-néo-réaliste. Dans une réalisation tout à fait scandinave, il pourfend ainsi les clichés de conclusion: les pauvres sont condamnés à errer sur leur planète sans espoir d’en jamais sortir, et les riches également. Le fameux to be or not to be ? Le tout agrémenté de dialogues tout aussi mythologiques que le sujet du film. On pense notamment au fameux « He drank, had a fight, made his ancestors proud ».

En un mot, un film qui semble avoir bien plus que trois dimensions, et dont l’univers visuel stendhalien fait rejaillir à la perfection les problématiques post-keynesiennes d’une société en perdition dont les stigmates d’une peur dépassée par ce qu’elle engendre conduisent infailliblement à donner raison tantôt à la Raison et tantôt à Thor.

D.A. - mai 2011

dimanche 17 avril 2011

Un délice pour les yeux, le palais et le coeur... Clem's Cooking!

Prolifique Avocato-Cuisino-Cubienne, notre chère Clémence Brassens a eu l'excellente idée de partager ses recettes sucrées sur son site : http://www.clemscooking.com/

Petit teaser:


Banana Cookie Cheese-cake, ou le meilleur cheese-cake du monde
Cookie chocolat; coeur beurre de cacahuètes (écrin non comestible)
Pink Rasperry Muffin

Mis à jour fréquemment, je ne peux que vous conseiller d'ajouter ce site à vos favoris!
 
http://www.clemscooking.com/

lundi 11 avril 2011

Christophe P.

Rédacteur

Né le 19 novembre 1982 à Saint Julien-en-Genevois.



Celui qu'on appelle Monsieur P. tellement il nous impose ses qualités, est un être qu'on pourrait qualifier d'entrepreneur-citoyen.
Il s'intéressait déjà aux questions énergétiques et environnementales durant ses études d'ingénieurs avant d'obtenir une accréditation de businessman à HEC. Il n'en reste pas moins un grand philanthrope obnubilé par le développement et le progrès de notre monde.
Voyageur transcontinental, il profite de ses périples pour s'inspirer et inspirer, de l'Afrique à l'Amérique en passant par tout le reste...
Optant pour le développement durable, il se concentre, de nos jours, sur des aspects économiques avec une réflexion sur les monnaies complémentaires.
Si vous voulez sortir des sentiers battus, il est votre homme....


Bibliographie

- Per ’N’volution: Rio de Janeiro, CC 18 "La faillite" - Mars & Avril 2009
- SouDév - Philanthropie à Genève, CC 17 "La rencontre" - Janvier & Février 2009
- SouDév au Cap, CC 16 "Le secret" - Novembre & Décembre 2008
- SouDév à Saõ Tomé en 24 heures, CC 15 "L'Europe" - Septembre & Octobre 2008
- SouDév à Abouja en 24 heures, CC 13 "La jeunesse" - Juin 2008
- SouDév à Libreville en 24 heures, CC 12 "Les récompenses" - Mai 2008
- SouDév à Malabo en 24 heures, CC 11 "Les caprices" - Avril 2008

Adrien G.

Rédacteur

Né le 04 juin 1983 à Paris.

Aspirant-philosophe pendant un temps, Adrien se rend très vite compte qu'il est bien plus aisé de monétariser ses amples compétences intellectuelles par d'autres moyens. 
C'est pourquoi il va frapper à la porte de l'IEP Paris pour leur demander, avec simplicité, un diplôme pour le valoriser. 
Ce certificat de scolarité supérieure hautement reconnu lui permet désormais de travailler dans l'industrie bancaire à un niveau international. Il y déploie ainsi sa finesse, sa capacité d'analyse et son extrême rigueur avec toute la pondération qu'on lui connaît.
Sinon, Adrien aime prendre son temps pour lire, écrire, se cultiver, jouer de la guitare et danser la salsa.

Le reste du temps, Adrien subsume...
Bibliographie

- La voie française: la langue idéale, CC 18 "La faillite" - Mars & Avril 2009

vendredi 8 avril 2011

Steve D.


Rédacteur

Né le 29 Mars 1984 à Paris.

Voulant, étant petit, atteindre une étagère trop haute pour lui, Steve se prit malencontreusement une encyclopédie sur la tête.
Cela n'eut pas l'effet escompté, à savoir le rendre idiot, bien au contraire...
Cela ne le rendit que plus curieux et plus cultivé, ce qui lui rendit plutôt service quand, des années plus tard, il voulu intégrer l'école d'HEC.
Quand il n'est pas caustique et humoristiquement acerbe, Steve est stratège en consultation. D'ailleurs, on l'aperçoit souvent au Maroc, errant dans le désert avec sa baguette de sourcier.
A part cela, Steve s'intéresse à la littérature et la politique, particulièrement celle du Moyen-Orient. 
Il a aussi une passion pour le noir. En effet, quand il n'en broie pas, Steve le porte en humour ou en habits.
 
Bibliographie

- Une guerre abominable, et qui a trop duré, CC 17 "La rencontre" - Janvier & Février 2009
- Secrets Divers (et d’été), CC 16 "Le secret" - Novembre & Décembre 2008
- Où va le monde?, CC 15 "L'Europe" - Septembre & Octobre 2008
- Quelques scénarios pour l’avenir, CC 14 "L'olympisme" - Juillet & Août 2008
- Erreurs de Jeunesse, CC 13 "La jeunesse" - Juin 2008
- Récompense, quelle récompense?, CC 12 "Les récompenses" - Mai 2008
- Les Caprices des Dieux, CC 11 "Les caprices" - Avril 2008
- Mars Contre Attaque, CC 10 "La guerre" - Mars 2008
- Le Top 3 des histoires d'amour dans l'histoire, CC 9 "L'amour" - Février 2008
- Quelques idées fausses sur le capitalisme, CC 7 "Le capitalisme" - Décembre 2007
- Une journée ordinaire, CC 6 "La mort" - Novembre 2007
- Humour, vous avez dit humour?, CC 5 "L'humour" - Octobre 2007
- L'histoire du vice, CC 4 "Vice & Vertu" - Septembre 2007
- Carnet de voyage, CC 3 "Les vacances" - Août 2007
- L'homme derrière le jeu, CC 2 "Le jeu" - Juillet 2007
- Trotsky dans tous ses états, CC 1 "Le renouveau de la France" - Juin 2007

Arthur P-G.

Rédacteur

Né le 15 juillet 1984 à Paris, 17ème.

Derrière ce jeune homme au physique bon chic-bon genre qui rend honneur à son 17ème natal, se cache Arthur, un esthète curieux et avide de bonnes choses.
Arthur a, en effet, fait ses gammes dans diverses contrées du globe. Ses études de commerce lui ont permis de peaufiner son bronzage à Marseille, de parfaire sa méticulosité en Allemagne et d'adopter la sieste en Espagne. Un mélange équilibré qui lui permet d'être serein dans son rôle de manager de consultants.
Quand il n'est pas en rendez-vous, Arthur aime s'évader dans la lecture, les films ou les voyages ce qui en fait un critique honnête et intéressant.


Bibliographie

- Cinémons - The Chaser, CC 18 "La faillite" - Mars & Avril 2009
- Cinémons - Vous avez dit Bond?, CC 16 "Le secret" - Novembre & Décembre 2008
- Cinémons - Entre les murs, CC 15 "L'Europe" - Septembre & Octobre 2008

Marc D.

Rédacteur

Né le 11 novembre 1983 à Paris.

Penchant vers la photographie, l'actorat, le mannequinat et la réalisation de films après ses études de mathématiques à Dauphine, c'est à Boston (Massachussetts) que Marc découvre son appétence prononcée pour l'art et fait ses premiers pas en tant que réalisateur dans quelques court-métrages. 
Celui pour qui le cinéma n'est pas le 7ème art mais bien le premier, est en quelque sorte l'expert "ciné" de Culture Cube.
Personne au gout éclectique, s'investissant dans divers projets en relation avec son art, oscillant entre grand écran et théàtre, Marc a pour but de s'affirmer en tant que réalisateur de premier plan...


Bibliographie

- Cinémons - Le palmarès 2008, CC 17 "La rencontre" - Janvier & Février 2009
- Cinémons - La réalité de la réalisation, CC 12 "Les récompenses" - Mai 2008
- Cinémons - En Mongolie, CC 3 "Les vacances" - Août 2007

Julien H.

Rédacteur

Né le 3 juin 1984 à Paris.

 Véritable pile atomique, Julien n'a de cesse d'accumuler le plus d'activités possibles pour canaliser son incroyable énergie. Ingénieur de formation, musicien de cœur et consultant par nécessité, il prend quand même le temps, entre quelques missions et deux DJ sets, d'écrire un article pour Culture Cube.
Alternant, tel un justicier, entre ses activités diurnes et nocturnes, celui que l'on connait par son alias : Heartbeat de Paris à Berlin écrit, la plupart du temps, sur des sujets musicaux en attendant de nous dévoiler ses autres intérêts...


Bibliographie

- Musiquons - Kill The Old Legends, CC 14 "L'olympisme" - Juillet & Août 2008
- Musiquons - Le Palmarès, CC 12 "Les récompenses" - Mai 2008
- Musiquons - Your Love Song Sucks!, CC 9 "L'amour" - Février 2008

jeudi 7 avril 2011

Expo - "Nébuleuse" de LOUL

Exposition du 05/04/2011 au 03/05/2011 de notre Arty' Cubeux Christophe Louchet (alias LOUL).




VERNISSAGE LE JEUDI 14 AVRIL à 20H, au 
 BRIC A BRAC BAR, 108 RUE OBERKAMPF 75011 PARIS










De ses premiers coups de gouaches en maternelle à ses premiers graphs assumés, le dessin et la peinture habitent LOUL.


LOUL freestyle entre les courants: fresques pour particuliers, abstraits graphiques, figuratif... Le Hip-Hop en guise de muse.


Culture Cube propose de vous retrouver autour d'un verre et d'une toile le jeudi 14 avril 2011 à 20h, au Bric à Brac Bar (108 rue d'Oberkampf, Paris 11ème).


Venez très nombreux!


Blog de LOUL: http://loul.ultra-book.com/

mercredi 30 mars 2011

Héloise B.

Rédactrice

Née le 27 mai 1983 à Paris

Jeune fille au tempérament de feu, Héloise a évolué dans deux facultés parisiennes très reconnues : Paris II - Assas avant d'être promue à Paris I - La Sorbonne pour maîtriser cette science que l'on appelle : l'économie.

Cependant l'austérité de cette discipline a aiguillé Héloise vers un domaine plus en adéquation avec son caractère dynamique : la publicité, cette dernière lui procurant plus de concordances avec ses hobbys que sont l'art et les relations humaines.



 
Bibliographie

- Artistiquons - Le caprice, CC 11 "Les caprices" - Avril 2008
- Artistiquons - Keith Haring, CC 10 "La guerre" - Mars 2008

Amy D.

Rédactrice

Née le 28 Septembre 1983 à Bristol, UK.

Ayant survolé avec aisance ses études primaires, durant lesquelles elle rencontre la plupart des collaborateurs de cette association, Amy se plonge alors dans le secondaire sur le même rythme.
Passant par l'IEP de Lyon, un interlude nippon d'un an et l'école d'études orientales SOAS (U.K), Amy, qui pensait s'orienter vers le far-est grâce à sa connaissance du japonais, opte alors pour le secteur du conseil où elle officie depuis quelques années en Europe.

Tiraillée entre sa culture française et britannique, elle a un pied dans chaque pays, tel un colosse au dessus de la Manche, et cultive ce qu'il y a de mieux dans chaque sphère que se soit en littérature, musique ou cuisine.


Bibliographie

- Lisons - 1984, CC 18 "La faillite" - Mars & Avril 2009
- Sex in the Cube - Le secret d’Elise, CC 16 "Le secret" - Novembre & Décembre 2008
- Sex in the Cube - Les amours de l’Europe, CC 15 "L'Europe" - Septembre & Octobre 2008
- Sex in the Cube - Les Olympiques du sexe?, CC 14 "L'olympisme" - Juillet & Août 2008
- Sex in the Cube - Jeunesse sempiternelle, CC 13 "La jeunesse" - Juin 2008
- Sex in the Cube - La récompense de l’ « amour », CC 12 "Les récompenses" - Mai 2008
- Sex in the Cube - Caprice in Capri?, CC 11 "Les caprices" - Avril 2008
- Sex in the Cube - Qui gagnera la guerre des sexes?, CC 10 "La guerre" - Mars 2008
- Sex in the Cube - L'amour avec un grand A, CC 9 "L'amour" - Février 2008
- Sex in the Cube - Amour & courtoisie, CC 8 "La courtoisie" - Janvier 2008
- Sex in the Cube - L'amour & l'argent, CC 7 "Le capitalisme" - Décembre 2007
- Lisons - Bel Canto, CC 7 "Le capitalisme" - Décembre 2007

mercredi 23 mars 2011

La génération de l’impasse

Comment repenser nos valeurs et notre société pour être plus heureux ?
La solution est simple mais idéaliste : il faut remettre au cœur de nos vies des dimensions essentielles de notre personnalité, comme se cultiver, tomber amoureux et faire l’amour, contribuer à sa communauté et développer une philosophie personnelle. Il faut retrouver un équilibre sain entre labeur, hédonisme et divertissement. En France, les « soixante-huitards » nous ont malheureusement laissé une dette colossale de 1500 B€, soit deux années de salaire par foyer, donc nous ne pouvons pas transformer nos fondamentaux. Nous devons payer pour les excès de nos vieux : travailler plus dur et pendant plus longtemps, augmenter les impôts, et limiter les prestations publiques. Sinon, nous ferons faillite, et les Chinois et Saoudiens pourront confisquer les propriétés de l’Etat, ce qui ne sera même pas suffisant pour les rembourser. Le rêve d’une France hédoniste et libre s’éloigne de plus en plus. Nous sommes la génération de l’impasse.

Devrions-nous révolutionner le système pour être plus heureux ? La réponse est simple mais idéaliste : Il faut remettre au cœur de nos vies des dimensions essentielles de notre personnalité. Il faut retrouver un équilibre sain entre labeur, hédonisme et divertissement. Essayer de changer le système est tout à fait énergivore et inutile tant que nous ne changeons pas nos valeurs profondes. Dans un pays démocratique comme la France,  le système est le reflet de notre nature, et il serait prétentieux de l’assimiler à une création collective. Donc si nous agissons sur les paradigmes fondamentaux et sortons du piège du consumérisme, c’est le système qui s’adaptera à notre nouvelle identité. Les « soixante-huitards » ont fait le pari que les français sont et resteront rationnels et avides par nature. Ils nous ont ainsi transmis cette responsabilité incontournable de rembourser leur dette telle une armée docile de fourmis zélées. Le rêve d’une France peuplée de cigales et de poètes s’éloigne de plus en plus. Nous sommes la génération de l’impasse.

Faut-il s’adapter à l’effondrement ou l’anticiper ? La certitude de l’effondrement est une bonne nouvelle, libératrice de toute angoisse. Accepter cet avenir malheureux, c’est déjà être heureux. Accepter de tout perdre, c’est sortir gagnant à tous les coups. Pourquoi lutter contre cet étau qui se resserre inlassablement ? Que les Chinois et les Suisses viennent se servir des derniers épis de blé que je tiens entre mes mains ! Je serai impassible. Je suis de la génération de l’impasse.

R.F. - Mars 2011

mardi 22 mars 2011

Lisons - La Vraie Vie des Jolies Filles

De Capucine Motte
Le premier roman d’une avocate qui exerce entre Paris & New York. Un premier, et espérons-le, le dernier.
Camille Corday, bordelaise, 24ans, finit l’Ecole du Louvre à Paris et cherche un bon parti pour l’entretenir et répondre à ses aspirations familiales et financières. Elle le suit aux Etats-Unis, et gâche pour lui un début de carrière. Manque de chance : après un mariage décevant et une vie plate, celle-ci s’aperçoit que l’homme sur lequel elle a pu mettre son grapin, n’est ni assez riche, ni assez puissant, pour lui convenir.
Un livre qui se veut actuel, mais qui ne dépeint le quotidien que de quelques rares jeunes filles. A l’heure où la femme française doit continuer à se battre pour mener de front ses différentes vies, certaines osent dresser le portrait d’arrivistes fringantes, guidées par leurs mères et leurs aspirations déçues.
Les médias ont accueillis ce livre avec empressement : rien ne vaut en effet, d’être une relation d’un éditeur, pour voir publiés ses fantasmes d’écrivain.
L’accueil des vrais lecteurs, en revanche, fut criant de vérité. On citera le commentaire d’une lectrice s’exprimant sur le site internet du Prix Orange du Livre : « On attendait une satire sociale, rien ne vient. « Une fable morale », prévient même l’éditeur - je n’ai trouvé ni morale, ni aspects renvoyant à la farce. Dans l’ensemble, ce roman est plat, l’ennui qui est le compagnon d’infortune de la jeune et belle Camille s’avère être également celui du lecteur qui attend que les choses démarrent. En vain. Pourtant, on croit plusieurs fois que cela va se produire, comme lorsque l’héroïne décide, à New York, de rencontrer les écrivains qu’elle aime (elle se contente d’y penser mais n’en fera rien). Comme la plupart des jolies filles qui peuplent le monde de Camille (de Capucine ?), ce roman est plaisant au premier abord, et finalement sans intérêt. »
Et on vous invitera à lire la critique de ce livre par Lise-Marie Jaillant, auteur du blog « Wrath - Survivre dans le milieu hostile de l'édition » : http://wrath.typepad.com/wrath/2010/04/capucine-motte-la-vraie-vie-des-jolies-filles-trop-dur-d%C3%AAtre-belle-riche-et-ambitieuse.html
En espérant vous éviter de perdre du temps en lisant ce fade roman !
H.W. – Février 2011

mardi 8 février 2011

Camille W.

Rédactrice

Née le 5 février 1985 à Aix-en-Provence.


Tel un beau tournesol, Camille a poussé dans le décor champêtre du sud de la France où le soleil lui à conféré son caractère affûté.
Après avoir survolé ses études commerciales et fait un crochet par Londres, capitale du style, pour apprivoiser cette touche "so british", elle a décidé de s'installer à Paris, capitale de la mode, pour maîtriser l'art de l'accoutrement et du luxe.
Officiant comme dénicheuse de tendances, elle habille les hommes le jour et, le soir venu, écume bars, restaurants et autres endroits "hypes" pour le bonheur de nos lecteurs.
Si vous n'avez pas le plaisir de la croiser dans les rues parisiennes, peut être la verrez vous flânant dans une autre capitale européenne...



Bibliographie

- BARSEX

Aude L.

Rédactrice

Née le 16 septembre 1984 à Paris, 14ème.

Aussi curieuse que rusée, voir même finaude, Aude vie sa vie comme elle l'entend et pas autrement... se plaisant à varier les villes et les plaisirs.
Ainsi, elle a oscillé entre Paris, Lyon, Marseille, Londres et maintenant Rome où elle se développe personnellement et professionnellement.
Ses études orientées business n'étaient autre qu'un tremplin pour ses véritables aspirations : les médias et la communication culturelle.
Après s'être improvisée journaliste puis imprésario, elle s'efforce de nos jours à promouvoir la culture française dans la capitale italienne.
Ses passions : culture, lecture, la couleur verte, et la salsa...



Bibliographie

- Sex in the Cube - Le couple, proche de la faillite?, CC 18 "La faillite" - Mars & Avril 2009
- Sex in the Cube - Les Rencontres..., CC 17 "La rencontre" - Janvier & Février 2009
- Secrets de Famille, CC 16 "Le secret" - Novembre & Décembre 2008
- Apologie d’un Looser, CC 14 "L'olympisme" - Juillet & Août 2008
- Amour & Dépendance, CC 9 "L'amour" - Février 2008

lundi 7 février 2011

Prospérité sans Croissance

Il semble vaguement se dégager, parmi les intellectuels, hommes politiques de tous bords, artistes, entrepreneurs, activistes et autres citoyens du mouvement dit écologiste, une ligne commune des principes économiques, sociaux, et psychologiques à défendre pour le siècle à venir. Extrait.

La climatologie apporte des éléments qui nous forcent à plus ou moins tout repenser ; l’homme est heureusement inventif, mais on ne peut pas simplement espérer que la science règle tout ; climat ou pas, de toute façon notre économie consiste avant tout à transformer des ressources naturelles, et sa croissance atteint ses limites physiques ; les indicateurs économiques et sociaux de référence (le PIB en premier lieu) n’ont que peu d’intérêt dans toute cette histoire, alors qu’on parvient à mesurer assez précisément ce qui est vraiment pertinent ; l’investissement est généralement trop focalisé sur la rentabilité, et ce à court terme ; il faut investir massivement dans les énergies décarbonées et les économies d’énergie ; il faut découpler au maximum l’économie des ressources naturelles en développant l’économie circulaire, l’économie de fonctionnalité, et les services à la personne… ainsi qu’en prolongeant la durée de vie des produits ; il faut revoir la fiscalité et la réglementation pour inciter les agents à aller dans « la bonne direction », en commençant par taxer l’énergie et la pollution plutôt que le travail ; au-delà d’un certain seuil (dépassé depuis longtemps en Occident), le bien matériel contribue assez marginalement, voire négativement, au bien-être de l’homme.

On a parfois l’impression d’enfoncer des portes ouvertes, mais tout cela n’est pas neutre. Quand on parle, par exemple, de prolonger la durée de vie des produits, ça implique de réduire d’autant l’activité industrielle, et de trouver de nouvelles logiques commerciales.

Au final, pour quantifier un peu tout ça, une grande partie du débat consiste à équilibrer l’équation du siècle, a.k.a l’équation de Kaya :

Mathématiquement parlant, le degré de polémique est plutôt limité. On divise puis on multiplie CO2 par les mêmes grandeurs. Ca permet d’établir un lien entre émissions de gaz à effet de serre (tous les gaz sont rapportés en tonnes équivalent CO2), consommation d’énergie (toutes les formes d’énergie sont rapportées en TEP, tonnes équivalent pétrole), taille de l’économie (PIB), et population (Pop).

Jean-Marc Jancovici détaille plusieurs hypothèses sur la façon d’équilibrer cette équation. En résumé, il s’agit, dans les 50 ans à venir, de diviser par 2 (un facteur 4 ne serait pas un luxe pour assurer nos arrières) la partie de gauche de l’équation et se sortir du pétrin. Or il est prévu que Pop passe de 6 à 9 milliards d’habitants, soit une partie de droite multipliée par 1,5. On aimerait beaucoup, par ailleurs, que le revenu par habitant (PIB/Pop) soit multiplié par 3, à supposer que cela soit possible malgré des ressources naturelles de plus en plus chères. La théorie économique conventionnelle n’intègre pas ce type d’enjeu, mais peu importe.

Ainsi la partie droite de l’équation est multipliée par 4,5, et on souhaite diviser celle de gauche par 2,  les choses sont plutôt mal engagées. Il faut ainsi, pour trouver l’équilibre, que :
(CO2 / TEP) x (TEP / PIB)   soit divisé par 9 (voire plutôt 18 si on veut diviser CO2 par 4).

En français, ça veut dire que l’intensité carbone de l’énergie (CO2/TEP) et l’efficacité énergétique de l’économie (TEP/PIB) doivent réaliser des progrès considérables. Le premier terme en développant les énergies décarbonées, le second terme en faisant tourner l’économie plus efficacement.

Toute réflexion sur le sujet se heurte tôt ou tard au « dilemme de la croissance », auquel personne n’a véritablement trouvé de solution qui fédère suffisamment de monde, ne serait-ce parmi les écologistes. Les gains d’efficacité seront-ils suffisants pour rendre la croissance écologiquement stable ? Si non, est-il possible de rendre la décroissance économiquement et socialement stable ?

C’est ce dilemme qu’essaie de résoudre Tim Jackson dans Prospérité sans Croissance, paru en 2010, et qui fait référence en la matière. Jackson reprend les grands principes énoncés plus haut (il esquive, au passage, la question de la démographie, sur laquelle les écologistes sont partagés). Pour aller plus loin, il se positionne sur quelques autres idées, parfois déjà évoquées par d’autres.

Tout d’abord, le découplage absolu entre économie et émissions de CO2 est un mythe. Un découplage relatif peut effectivement être observé (le progrès permet de polluer moins à production constante), cependant la croissance de la production fait qu’au final, on pollue plus. Il faudrait d’ailleurs que (CO2 / TEP) x (TEP / PIB) soit divisé par un facteur 150 pour que le monde entier puisse vivre « à l’Occidentale ».  C’est impossible, donc il faut trouver un autre modèle.

Il reste indispensable, bien entendu, d’aller chercher ces gains d’efficacité, mais en se mettant sérieusement en mode économie de guerre, comme en 39-45 où les dépenses militaires des Etats-Unis sont passées de 2% du PIB à plus de 50% (grosso modo, we get the gist) du jour au lendemain. Mais l’investissement est aujourd’hui un sérieux goulet d’étranglement dans la transition à opérer : une revue des différents plans de relance 2008-2009 révèle des parts largement insuffisantes investies dans ce qui pourrait ressembler, de près ou de loin, à une économie  « verte » (Corée du Sud mise à part, et encore).

Qu’est-ce qu’il nous faut pour être heureux ? Jackson rapporte une série de graphes croisant, pays par pays, le PIB avec l’espérance de vie, le PIB avec le niveau d’éducation, le PIB avec la proportion des gens se déclarant « heureux »… Il se trouve qu’au-delà du PIB de pays comme le Chili ou le Costa Rica ($ 12 000 par habitant, tandis que celui des Etats-Unis dépasse les $ 40 000), on atteint un plateau. Au-delà de $ 12 000, les indicateurs de bien-être varient autour de ce plateau : il y a donc quelque chose d’autre que le PIB en jeu.

Mais alors il faut bien se demander pourquoi on poursuit avec frénésie l’accumulation de biens. Il n’est pas simplement question de se faire plaisir. La théorie avancée est que ces biens sont devenus indispensables pour participer à la vie en société, pour communiquer avec autrui. « Si j’ai pas d’ordi ça va être la honte à l’école », « T’as vu Pierre et Marie vont au Brésil cet été, c’est une destination à la mode », « Ah ton portable il fait pas ça ? », etc. C’est la menace d’isolement qui régit le consumérisme moderne. Les décroissants disent souvent être tiraillés entre leur souci de consommation durable et les contraintes sociales imposées par leur cadre professionnel, familial, et communautaire. Il faut donc trouver de nouveaux modes d’interaction pour exister socialement et créer des liens de communauté. Les possibilités sont nombreuses, y compris celles piochées dans la culture occidentale, mais le défi consiste à sortir, en premier lieu, du piège consumériste. Les médias, l’éducation, les incitations fiscales, entre autres, ont un rôle important à jouer.

Mais la contribution la plus notable de Prospérité sans Croissance réside dans ce qui pourrait constituer un nouveau modèle macroéconomique, qui résolve le dilemme de la croissance. Quelques extraits de ce nouveau modèle (comment résister ici aux bulletpoints de consultant ?) :

  • Toute croissance à venir du PIB doit être tirée par l’investissement (sur le long terme), plutôt que la consommation, qui intègre plus difficilement l’impératif écologique. Différentes cibles de rendements sont à élaborer selon l’objectif visé et l’horizon de temps (le modèle existant dit que plus le rendement est élevé et rapide, mieux c’est, peu importe si dans l’histoire on a construit un avion de chasse ou un hôpital)
  • PIB = Nombre d’heures travaillées x Productivité horaire des travailleurs
o   Pour que le modèle classique de croissance infinie survive, il faut augmenter ad vitam aeternam (merci wiktionnaire) la productivité horaire des travailleurs. Il y aura alors besoin de moins de monde pour produire autant. Pour garder le plein emploi, il faut alors que l’économie crée de nouveaux secteurs d’activité, qu’elle innove constamment, qu’elle génère de nouveaux besoins, bref qu’elle croisse. Et vite.
o   Le nouveau modèle propose une croissance du PIB molle, voire zéro, du moins pour les pays déjà développés. Les secteurs d’activité intenses en main d’œuvre et peu polluants (services à la personne, culture, certains loisirs, préservation des écosystèmes, économie solidaire, …) seraient privilégiés. Or il s’agit ici de secteurs formidablement improductifs, qui intéressent peu d’investisseurs. Ils permettent néanmoins, à PIB constant, de réduire la productivité et d’augmenter ainsi le besoin en heures travaillées, et donc en emplois.
o   Une croissance molle suppose, une fois la productivité établie à un niveau faible, une stabilisation du nombre d’heures travaillées. Pour garder le plein emploi, il s’agira donc de partager le gâteau et réduire le temps de travail.

L’ouvrage de Jackson est un pas dans la bonne direction, mais il demeure de nombreuses questions avant de considérer qu’on a bâti une théorie générale de l’économie écologique progressiste :
  • L’expérience des 35h en France est balayée rapidement, sans évoquer les problèmes que cela a engendré (organisation des horaires, stagnation des salaires, …).
  •  Le modèle implique forcément (ou alors je n’ai rien compris), que les travailleurs seront satisfaits de gagner moins et vivre avec moins. OK, mettons. Une baisse de pouvoir d’achat est de toute façon souvent perçue comme inéluctable pour des raisons physiques. Cependant, pour stimuler l’emploi, resterait -il possible de soutenir la demande pour les secteurs d’activité intenses en main d’œuvre, peu polluants, et improductifs, comme ceux cités plus hauts ?


A suivre certainement…

C.F. - Février 2011

samedi 5 février 2011

Lisons - Mangez le si vous voulez

Jean Teulé, 2010
Adorateurs de Jean Teulé et de sa verve cynique et pointue,  vous trouverez dans ce roman-vérité la palpitante histoire d’Alain de Monéys, qui le 16 août 1870, fut simplement lapidé par les participants de la foire d’Hautefaye (Dordogne), ivres de vin et assoiffés de sang.
En cette période où les Prussiens étaient les ennemis jurés des Français, on découvre la barbarie d’un crime sans raison, commis par une foule en manque de vengeance et voulant prouver sa fidélité à l’Empereur, sans pour autant rejoindre les tranchées.
Ce qui est surprenant, avec cette « anecdote », est à la fois sa faible popularité (connaissez-vous beaucoup de professeurs d’histoire qui vous l’ont narrée ?) et sa notoriété honteuse, qui ont mené cent ans plus tard les descendants, tant de la victime que des meurtriers, à se réunir pour demander pardon.
La sortie de ce roman-vérité fait suite à de nombreuses publications sur cet événement. C’est pourquoi quand Jean Teulé l’a romancé, nombreux ont été ceux qui craignaient une nouvelle version scandale. On notera surtout les peurs du maire d’Hautefaye, Francis Donnary : « A chaque fois que sort un nouveau livre ou un article, je regarde en disant à quelle sauce ils vont encore nous l'arranger ! ». Celui-ci a vu défiler presque autant de curieux intéressés que d’habitants de son village, 133, depuis qu’il est devenu maire du village en 1977.
La majorité de ces curieux visiteurs a pondu un essai, un livre, un article ou encore un court-métrage, sur ce drame – ce qui a malheureusement valu à Hautefaye le laid surnom du « village des cannibales ». On citera uniquement le premier à s’être afféré à l’écriture d’un livre, Georges Marbeck en 1983 : « Plus qu'une sombre affaire locale, c'est la répétition d'un rite de violence vieux comme le monde : le meurtre d'un bouc émissaire ».
En attendant, les habitants d’Hautefaye et des communes voisines devront continuer à recevoir ces visites incessantes, même si les lieux n’offrent plus de cafés ou commerce quelconque.
Et oui, si Gambetta avait accepté que le nom d’Hautefaye disparaisse, à la demande du sous-préfet de Nontron, les jours du village des cannibales se seraient déroulés dans une sérénité plus grande !

H.W. – Janvier 2011

mercredi 2 février 2011

Un pays - La Russie

C’est a partir du XVème siècle que la Russie se dote d’un état centralise sous le règne d’Ivan III, mort en 1505. Les ambitions conquérantes de la Russie d’alors se mettent en place pour essayer de se dégager un accès direct à la mer du Nord notamment. Ivan IV dit le Terrible entreprit de grandes reformes administratives et se heurta a une très forte opposition. A sa mort, de nombreuses tentatives de coup d’état se succèdent et c’est finalement le jeune Mikhaïl Romanov qui hérite du titre de tsar en 1613. Sa dynastie ne s’éteindra qu’en 1917 dans les conditions que l’on sait.

Apres avoir réussi à créer et a fédérer un sentiment d’appartenance nationale, la Russie peut enfin aspirer a ses prétentions. Ce sera Pierre Ier, appelé la plupart du temps le Grand, qui débutera la longue expansion russe. Il repousse les peuplades Kazakh et autres Tatars au-delà de l’Oural et défait les Suédois afin de contrôler l’accès à la mer Baltique. Il fonde peu après Saint-Pétersbourg (dont on comprend à présent l’origine) qui deviendra la capitale russe en 1713.

La légende russe est alors en marche. Les intrigues à la cour se font nombreuses et l’histoire a su en retenir les plus épicées. Ainsi, l’Impératrice Catherine II, figure emblématique et célébrissime de la Russie pour son gout prononce des Lettres, qui reçut Diderot a sa cour, qui était en correspondance avec Voltaire, d’Alembert et Grimm, est devenue Impératrice après avoir fait assassiner son Empereur de mari, Pierre III, par nul autre que son amant. L’amour de sa vie fut par la suite le beau militaire russe Grigori Potemkine qui donna son nom à la célèbre cuirasse qui opéra lors de la révolution russe. Elle poursuivit par ailleurs la conquête territoriale qui ont contribue à faire de la Russie actuelle le plus grand état du monde. Elle arriva jusqu’a la mer d’Azov sur la route de la mer Noire, prit la Moldavie afin de s’assurer le contrôle des bouches du Danube et accrut la présence russe dans les pays baltes.
Ce désir ardent de conquête reposant sur le climat, quelque fois peu accueillant de certaines parties reculées de la Russie, qui offrent cependant très volontiers le gite aux opposants de toute sorte, sut traverser les époques et ainsi convaincre les russes de la pertinence de leur expansion.
Les intrigues russes ne s’arrêtent pas la. Comme c’est souvent le cas, la mort pris de court Catherine II qui n’eut pas le temps de faire d’Alexandre Ier, son petit-fils, son successeur. Ce dernier contribua donc a l’assassinat de son père, maigre obstacle à son couronnement. Alexandre Ier fut un tsar d’un nouveau genre, il développa de nombreuses idées très libérales comme la constitutionnalisation du gouvernement russe et l’attribution au Senat d’un droit de remontrance. Il fut également un des principaux opposants de notre Empereur le plus célèbre et un des légendaires défaits d’Austerlitz.

Son petit-fils Alexandre III fut un acteur de l’ouverture politique de la Russie vis-à-vis des grandes nations européennes et contribua très largement aux bonnes relations politiques, notamment lors de la création de l’Empire Allemand (appelé aussi IIème Reich, qui a nettement moins marque que le suivant), en 1889 et de la formidable entente franco-russe incarne en France par Sadi-Carnot, qui déboucha sur la fabrication du célèbre pont Alexandre III, inaugure en 1900 a l’exposition universelle, et reliant l’esplanade des Invalides au petit et grand Palais ainsi qu’au Showcase. Son fils fut le dernier tsar de Russie, Nicolas II. Dès son arrivée au pouvoir, il restaura le système financier russe ce qui permit le développement de l’industrie lourde notamment. Il engagea de nombreuses guerres dont une contre le Japon, perdu en 1905. A noter également la présence du mystique Raspoutine a sa cour. La question agraire posa de plus en plus de problèmes ce qui encouragea le soulèvement des classes paysannes, incarnées plus tard par l’anciennement exile, Vladimir Oulianov. Cette formidable dynastie s’éteint donc après la révolution de février 1917 et l’exécution de la famille royale dans la campagne d’Iekaterinbourg.

Nazdorovia!



D.A. – CC2 « Le Jeu» – Juillet 2007

Expo - « Airs de Paris »

Centre Pompidou

Le Centre Pompidou fête ses 30 ans avec Airs de Paris, une vaste exposition pluridisciplinaire réunissant des artistes contemporains. Le titre fait référence à l'œuvre Air de Paris de Marcel Duchamp, dont la rétrospective a marqué l'ouverture du Centre en 1977. (Jusqu’au 15 août)

H.W. – CC2 « Le Jeu» – Juillet 2007

Sortons - La Fête des Loges

A St Germain en Laye, 150 attractions (jusqu’au 19 août).

H.W. – CC2 « Le Jeu» – Juillet 2007

Restaurant - Matriochka

18 rue Fremicourt – 75015 Paris

Tout en écoutant de la musique slave, le chef propose une cuisine traditionnelle russe (blinis au tarama maison, au hareng ou au saumon, fondue géorgienne, bœuf Stroganoff, chachlik caucasien avec ses brochettes d'agneau marinées sur grill, garnies d'oignons et d'herbes). Chef chaleureux et cordial, toujours heureux de faire partager l'histoire de sa famille en Russie natale.

H.W. – CC2 « Le Jeu» – Juillet 2007

Bar / Boîte - Hôtel Funk

A la place du Wagg—Ambiance très funk, et étonnamment, très grande serviabilité et amabilité du personnel. Ca donne envie d’y retourner.
(Fermeture à 6h).

H.W. – CC2 « Le Jeu» – Juillet 2007

L’homme derrière le jeu

Peut-on être un loser-né et pourtant devenir une superstar ?

Pour une raison parfaitement inexplicable, cette question m’a longtemps taraudée. Les contes de fées de notre enfance sont remplis de prince-crapauds, de cochons terrassant des loups, de gentils ogres devenant rois (enfin, cela est un peu plus récent, mais passons). Mais dans la vraie vie, rien de tel.
Rien de tel, vraiment ? L’industrie du jeu vidéo nous donne l’occasion de nous pencher sur un merveilleux contre-exemple.

Shigeru Miyamoto connut en effet une jeunesse difficile. Enfin lunatique, solitaire, artiste dans tous les sens du terme, aimant vagabonder dans la nature, rien ne le prédispose à réussir sa vie professionnelle. De fait ses études – laborieuses - de dessin industriel ne seront guère qu’un prétexte pour qu’il se livre à sa véritable passion : le dessin.
Le cancre Miyamoto préfère en effet esquisser en cachette des paysages oniriques plutôt que d’écouter ses professeurs, ce qui lui vaut de connaitre les pires difficultés à trouver un emploi. Ses principales réalisations se limiteront, pendant quelques années, au design de porte-manteaux : réalisations nobles, naturellement, mais peu propices à l’épanouissement artistique du jeune Miyamoto.
C’est finalement par papa que viendra la solution. Hiroshi Yamauchi, président de Nintendo, est en effet un ami du père de Miyamoto. Et c’est ainsi que Yamauchi intégrera ce qui n’est encore qu’une petite société de carte à jouer, désireuse de s’investir dans le secteur naissant des bornes de jeu vidéo.
Le poste de Miyamoto n’est pas clairement défini ; ce dernier a été engage en tant qu’ artiste. Les ingénieurs le regardent comme un pistonne, un planqué, un parasite en un mot.


Cependant, le salut et la promotion viendront des déboires de Nintendo. Aux Etats-Unis, la filiale locale organise l’importation et la commercialisation massive d’un clone du fameux Space Invaders, Radar Scope. Comme il est coutume à l’époque, le jeu consiste a la fois dans une borne et dans un logiciel intégré. Mais les dépassements de délais, les retards de livraisons, la concurrence de jeux plus performants sur le même concept rendront vite le produit invendable : en 1981, la filiale américaine de Nintendo est au bord du gouffre financier. Yamaguchi ordonne a ses troupes, prises de court, de mettre au point très rapidement un nouveau jeu, susceptible de relancer les ventes de ces bornes Radar Scope et de sauver la Nintendo of America . Or Miyamoto est le seul disponible. Bien que totalement novice dans le domaine de la programmation, il développe alors un jeu particulièrement créatif, Donkey Kong, ou s’affrontent un plombier italien et un méchant gorille amateur de bananes et de jeune filles…

Les personnages de Kong et de Mario, puisque c’est de lui qu’il s’agit, déplaisent fortement aux ingénieurs de Nintendo : l’un d’entre eux posera même sa démission…
A l’heure des vaisseaux spatiaux et des jeux de tir (les fameux space invaders), nul ne parie sur cet univers ridicule. Le projet Donkey Kong frôle la mise au placard, mais les bornes Radar Scope ne se vendent toujours pas. Finalement, grâce a l’appui de son mentor Yamaguchi, le jeu a peine finalise est expédie en quatrième vitesse aux Etats-Unis, pour remplacer le programme RadarScope sur les bornes éponymes.

Ce jour-la, la vie de Miyamoto bascula. Car Donkey Kong fut un succès considérable, et en moins de deux jours, le stock de bornes est écoulé. Tant et si bien qu’il fallut licencier le jeu (ou plutôt les personnages, le scenario, l’univers) a d’autres acteurs du marche du jeu vidéo. La fortune de Miyamoto était faite. Quelques années plus tard, les dizaines de jeux ou apparaitront Mario et Donkey Kong auront séduits des millions de consommateurs. Miyamoto ne s’arrête pas la. Zelda, c’est lui ; la Nintendo DS, c’est aussi lui ; enfin, la Wii (oui, la Wii !) c’est aussi lui ! Bien qu’il travaille évidemment aux cotes de plusieurs centaines de développeurs, ingénieurs, designers, Miyamoto est reste au cœur du dispositif Nintendo, jusqu'à nos jours. Il faut dire que Miyamoto est un perfectionniste : bourreau de travail, ultra-perfectionniste, il n’hésite pas à retarder des jeux considérés imparfaits de plusieurs mois, voire d’un a deux ans. Une hérésie dans une industrie ou la prime au premier entrant est importante : mais Nintendo ne peut rien refuser au principal responsable de sa réussite.
Car dans le succès récent de Nintendo, il n’y aura guère eu que les Pokemon qui ne furent issus de son redoutable esprit ; et encore, l’auteur de ces petits monstres n’est autre que l’un de ses disciples….
Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, récipiendaire de multiples récompenses internationales, Miyamoto se rend toujours en vélo au siège de Nintendo. Il préfère jouer en famille (a des jeux vidéo, comme il se doit) à toute autre activité. Il semblerait qu’il n’ait rien perdu de sa démarche d’adolescent timide et rêveur.

Vous avez bien dit loser ?

S.D. - CC2 « Le Jeu» – Juillet 2007